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Histoire Géographie

Bilan des TraAM 2019-2020

1- Rappel de la thématique

 Différenciation pédagogique et production orale en histoire et en géographie au collège, au Lycée et au Lycée Professionnel. (Reconduction : année 2)

Que ce soit dans les situations pédagogiques de travail individuel ou collaboratif, de travail autonome, guidé, dans la classe et hors la classe, les TraAM seront l’occasion de tester la pertinence de démarches pédagogiques et de ressources, de services, d’outils associés.

2- Membres de l’équipe dont IPR  référent 

IA/IPR référent

Nicolas Rocher

Enseignant

Établissement d’exercice

DERNE Frédéric

Lycée Émile Duclaux – 15000 AURILLAC

MAHIDDINE Anne-Sophie

(référente TRAAM)

Collège Henri Pourrat – 63122 CEYRAT

MARCHAND Thibaut

Lycée Ambroise Brugière – 63000 CLERMONT-FERRAND

ROUX Stéphane

Collège JB Desfilhes – 03330 BELLENAVES

VERDIER Romain

Collège Jules Ferry – 03200

Lycée Valéry Larbaud – 03300 CUSSET

3- Analyse

 L’équipe TRAAM histoire-géographie de l’académie de Clermont-Ferrand s’est interrogée sur les solutions à apporter face aux difficultés liées à la prise de parole des élèves dans le cadre des cours d’histoire géographie/EMC et de la préparation des épreuves orales du DNB et du baccalauréat.

Problématique : comment les outils numériques au service de la différenciation pédagogique peuvent-ils favoriser l’oralité des élèves ?

L’oral reste insuffisamment travaillé en classe dans le cadre des cours d’histoire géographie. Lorsque l’on interroge les enseignants sur les raisons l’expliquant, ils invoquent le manque de temps, les classes nombreuses, les réticences des élèves… Or les nouveaux programmes du collège puis aujourd’hui du lycée font de l’expression orale une compétence/capacité inscrite dans les programmes et évaluée notamment lors des épreuves du DNB et du baccalauréat. Les scénarios TRAAM académiques se sont donc donnés comme objectif de proposer aux enseignants des outils numériques simples favorisant l’oralité des élèves au collège comme au lycée. L’ENT a ainsi été privilégié.

Les modes de différenciation mis en œuvre dans les scénarios ont permis d’apporter des solutions face aux difficultés liées à la prise de parole des élèves.

■ Ainsi la différenciation par la structuration de la classe a permis aux élèves de travailler seul ou en binôme, leur permettant ainsi de se regrouper par affinité.

La différenciation par les productions leur a laissé le choix d’un enregistrement audio ou audio-visuel pour présenter une œuvre d’art ou pour présenter une image évoquant la notion de frontière. Ils ont eu également la possibilité de produire un enregistrement individuel ou à 2 voix.

La différenciation par les contenus les a laissés choisir leur thème de travail.

-En EMC, débattre par équipe de 2 sur un sujet laissé au choix : la laïcité, l’immigration, le droit de vote…

-Faire choisir aux élèves une image illustrant la notion de frontière à partir d’une source de leur choix (site Internet, manuel)

-Laisser le choix de l’œuvre artistique à analyser pour s’entraîner à l’épreuve de l’oral du DNB parmi une sélection de différents types d’œuvres (affiche, peinture, dessin de presse…)

■ Enfin la différenciation par les processus d’apprentissage a permis aux élèves de choisir le degré d’accompagnement nécessaire à leur production (plus ou moins guidé en fonction de la stratégie choisie).

Elle a permis aux élèves de prendre connaissance des documents avant la séance en classe, d’autoriser certains groupes à terminer le travail à la maison ou a apporté davantage d’aide aux élèves les moins autonomes notamment face aux outils numériques.

Les travaux ont été conçus pour une destination particulière, suscitant alors la motivation des élèves : mutualisation au sein de la classe, publication sur le blog du collège.

Chaque fois, l’idée était de favoriser l’interaction entre les pairs pour apprendre les uns des autres, favoriser les reformulations et permettre des remédiations. C’est l’objectif de l’allo-confrontation qui permet l’évaluation par l’enseignant mais aussi par les pairs.

Compétences, capacités, méthode particulièrement travaillées

  • Pratiquer différents langages: développer une expression orale construite et argumentée nécessite la maîtrise de plusieurs compétences/capacités qui relèvent de l’expression orale mais aussi de l’expression écrite et de l’analyse des documents. En effet, avant de réaliser leur production orale, les élèves ont dû choisir et analyser des documents, rédiger une synthèse en regroupant de manière organisée leurs arguments.
  • Utiliser des outils numériques: mobiliser des compétences liées au numériques pour mener une recherche (lire et repérer des informations sur un support numérique au collège, sélectionner des sources au lycée) mais aussi utiliser les outils numériques pour communiquer et collaborer (publier et mutualiser leurs travaux, pratiquer l’écriture collaborative grâce à un pad) et surtout pour réaliser leurs productions des plus simples (enregistrement audio) au plus complètes (capsule vidéo).
  • Coopérer et mutualiser : la plupart des élèves ont fait le choix de travailler en groupe (binôme ou trinôme), ils ont dû donc organiser leur travail dans le cadre du groupe afin d’élaborer la production finale et de la partager avec les autres. Pour chacun cela a nécessité d’adapter son rythme de travail à celui du groupe, de discuter, expliquer, confronter ses représentations, argumenter pour défendre ses choix et enfin de négocier une solution commune en vue de la production finale demandée.

Le groupe TRAAM national a réfléchi durant l’année à la réalisation d’une grille d’évaluation descriptive commune. L’académie de Toulouse a proposé 2 outils : une échelle descriptive et un graphique radar (« araignée ») réalisé grâce à un tableur. Ces outils ont été diffusés dans l’académie de Clermont-Ferrand et utilisés par certains membres de l’équipe TRAAM. L’ « araignée » est un outil simple qui permet à l’élève de s’auto-évaluer et de visualiser rapidement ses progrès dans la maîtrise des compétences. Ce type d’outils utilisé lors de chaque exercice oral permet à l’élève d’évaluer ses forces et ses faiblesses et ainsi ses axes de progression.

Plus-values et moins-values des travaux

■ Plus-values

Le numérique a favorisé le travail des élèves.

  • Il a permis de travailler l’oral dans le temps hors la classe de manière simplifiée: l’outil d’enregistrement audio intégré dans les ENT ou l’outil dictaphone du smartphone simplifient l’enregistrement pour l’élève qui ainsi peut réaliser sa production en autonomie dans le temps hors la classe permettant de gagner du temps en classe. L’ENT permet d’individualiser la correction et ainsi de faire progresser les élèves.
  • Il a favorisé l’apprentissage de l’oral. L’élève peut s’enregistrer autant de fois que nécessaire, il peut effacer et recommencer. Il a le droit à l’erreur sans être pénalisé. Il peut également travailler l’oral de manière individuelle sans être confronté au regard de la classe. Grâce à la captation vidéo, les élèves ont le loisir de se voir, peuvent ainsi « évaluer » leur prestation (verbale, non verbale, attitude vis-à-vis de ses camarades du groupe, de l’auditoire …), tenir compte des critiques de leurs pairs et de leur professeur afin de conserver les éléments positifs (et ainsi disposer de repères et de conseils dans l’optique des prochains exercices) et prendre en compte manques, défauts, mimiques, tics de langage, éventuelles difficultés d’élocution ou une trop grande focalisation sur ses notes… pour se corriger dans la perspective de futures présentations orales qu’ils auront à réaliser.
  • Il laisse une trace de la production de l’élève et offre la possibilité de partager et de diffuser les productions. Les travaux des élèves ont ainsi pu être mutualisés au sein de la classe ou de l’établissement (publication sur le blog de l’établissement) et ainsi valorisés.

■ Moins-values

  • Même si ce sont des outils simples qui ont été le plus souvent utilisés, les problèmes techniques rencontrés consomment du temps en classe
  • Le travail en groupe, notamment en collège, a compliqué la prise de parole favorisant déconcentration et amusement. Certains élèves ont mis du temps avant de pouvoir s’impliquer sérieusement dans l’activité, cette activité étant la première expérience d’enregistrement de leur voix.
  • En lycée, la passation devant le groupe a entraîné, pour certains, déconcentration et démobilisation
  • Le travail effectué et évalué dans le temps hors la classe pour certains en raison du confinement n’a pas permis aux élèves la confrontation avec leurs pairs
  • Certains élèves ont rencontré des difficultés à s’auto-évaluer de façon objective.