Les centres de documentation et d’information, en particulier, en collège, sont les lieux privilégiés de la lecture et de l’objet-livre. Livre sacré et sacralisé pour certains ou le plus souvent objet détesté et haï par d’autres, le professeur-documentaliste a pour mission de (re)donner une juste place à un outil de travail séculaire malmené par les évolutions récentes.
Réinventer l’objet-livre papier : le club « Détourn’pages » Depuis quelques années, désormais, j’anime sur la pause méridienne un jour par
semaine durant une heure un club un peu particulier le club « Détourn’pages » : c’est un club créatif où, à partir d’un livre, les élèves créent un nouvel objet ( par exemple, un livre-hérisson porte-courrier, des décorations de Noël, des sculptures…)
Après les cris d’orfraies de certains lors de la séance de présentation, ( « Quoi ! On va abîmer les livres ? Mais c’est interdit ! », « Cool ! On peut même les découper ! »), très vite, les élèves, par leurs créations, se rendent compte que le livre entame une deuxième vie et devient un objet d’art. Mesurer, plier, découper, ajuster, collaborer, échanger entre eux, leur imagination et leur esprit créatif sont au travail !


Redonner vie aux classiques de la littérature : la bibliobox
Par un beau matin d’automne, mon collègue de technologie me présente une innovation qu’il aimerait tester : la bibliobox. C’est une sorte de routeur, qui émet son propre wifi, composé d’une clé USB, clé que je pourrais alimenter en y déposant des livres gratuits et libres de droits. L’idée me paraît séduisante et ce pour trois raisons :
– la première est de permettre par ce biais une sensibilisation des élèves à ce qu’est le contenu gratuit et libre de droit sur internet. Ils sont en effet de grands consommateurs de contenus web mais sans toujours respecter les règles.
– La seconde est de redonner l’envie de lire les grands classiques de la littérature par l’utilisation de leur smartphone. Par le biais de la bibliobox, nous proposons ainsi un usage pédagogique, responsable et différent de celui fait à la maison de cet objet devenu le « meilleur ami » des adolescents.
– La troisième est de permettre aux élèves présentant des difficultés de lecture de découvrir les livres d’une autre façon que papier en leur permettant d’accéder aux livres audios.
Mon collègue a trouvé sur le net une base d’un millier de livres libres de droit. Je décide de les trier par niveau et par thèmes du programme de lettres afin de rendre l’approche plus aisée pour les élèves et d’en supprimer certains (essentiellement en raison de la difficulté de la langue) ou d’en rajouter en cherchant des sites offrant des livres gratuits et libres de droit. Par exemple, les élèves de 6èmes, ont à leur disposition au sein de la bibliobox pour l’étude du thème « romans d’aventures », les contes des 1001 nuits, L’Iliade et l’Odyssée, Les contes de Perrault et d’Andersen ainsi que Croc-blanc étudié en classe au format epub et en version audio. Après quelques ajustements techniques, les élèves en particulier ceux de 4ème et 3èmes ont pris l’habitude d’utiliser régulièrement la bibliobox.
Régulièrement, selon les études faites en classe, j’enrichis la base. J’aimerais également proposer avec le concours de mes collègues de langues des livres « écrits » et « audios » en langue étrangère.
Dépoussiérer les livres et la lecture, une mission et un pan essentiel du métier de professeur-documentaliste !
Mlle Decroix Nadège,
professeur-documentaliste Collège Jules Verne, Le Mayet de Montagne
Médiathèque scolaire, le CDI doit proposer aux élèves et aux enseignants un fonds adapté à leurs besoins en lecture. Le CDI est un lieu privilégié pour des concours littéraires, des défis lecture, et des rencontres avec des auteurs.
Parmi les ressources, le centre national de littérature pour la jeunesse et ses ressources numériques, mais aussi Ricochet et le fonds jeunesse du CRDP Auvergne. Pour inviter des auteurs, consulter la charte des auteurs et illustrateurs.
Pour avoir un aperçu des enjeux pédagogiques du livre numérique, aller consulter la page d ‘Eduscol sur les impacts du numérique sur la lecture.
